Patte Blanche Solidaire - Association Loi 1901

Je ne veux pas que mon chiot devienne dominant
Pup's Academy

 

Avant toute chose, laissez moi vous féliciter pour l’arrivée de votre nouveau compagnon à 4 pattes, c’est toujours un grand événement à la maison!
Et il faut que je vous annonce une bonne nouvelle si vous êtes inquiet sur la question, « dominant » n’est pas un trait de caractère, il n’y a donc aucune chance pour que votre chiot le soit.

  • DOMINANT OR NOT DOMINANT

Chez le chien, le concept de dominance est exprimé dans un contexte relationnel sain entre 2 ou plusieurs chiens qui vivent ensemble, principalement sur des critères de priorité d’accès à des ressources. Le terme de dominant n’équivaut donc pas au concept du chien qui chercherait à « s’accaparer tout le pouvoir pour lui tout seul » ni à celui de la « relation conflictuelle avec son humain » comme on pourrait être tenté de le croire. C’est un peu plus compliqué que ça!
Donc « ÊTRE dominant », ça n’existe pas. On ne né pas « dominant » et on ne devient pas dominant juste comme ça.

Par contre, on peut avoir un chiot avec du tempérament… et vous savez quoi? Ils en ont tous un! C’est le propre de l’individu que d’avoir son propre tempérament et de développer au fil de son expérience, son caractère et sa propre personnalité.
Il y a donc des chiens qui vont, comme les humains, devenir plus ou moins tolérants en fonction des apprentissages qu’ils auront fait. Et seront plus ou moins souples pour accepter et s’adapter à différentes situations qui leur sont imposées.

Il n’y a pas de chiots avec « trop de tempérament » ou « pas de tempérament »… ça ne se quantifie pas. C’est juste chacun le sien et ceux qui seront considérés comme « plus faciles » que les autres seront ceux qui seront compatibles à vos attentes ou qui sauront faire preuve d’une grande adaptabilité et de moins de sensibilité.

Tous les chiens ne sont pas identiques, et de nombreux mythes sans vrais fondements circulent sur différentes races (aiment ou pas les enfants, n’aiment pas les autres mâles, ne s’éduquent pas, fort caractère, dominant, dangereux…) et nous inquiètent terriblement sur l’avenir dans lequel nous nous engageons avec notre nouvelle petite boule de poil en nous créant souvent de fait des complications que nous n’aurions pas eu, si nous n’étions pas à l’avance persuadé que ces mythes sont vrais.

Mais cependant, il ne faut quand même pas oublier que le choix d’un profil de chien en particulier peut déterminer un profil de caractère auquel il faudra s’adapter.
On est d’accord pour dire qu’un cavalier king charles n’a pas le même profil de caractère qu’un montagne des Pyrénées, et qu’une race « réputée » pour ses capacités d’autonomie en fera une race prétendument « plus tétu », « moins malléable » qu’une autre. Surtout si on se base exclusivement sur l’obéissance aveugle et la rapidité d’exécution!
ça ne fait pas d’eux des dominants pour autant.
De la même manière qu’on ne pourra pas non plus reprocher à un chien de chasse de chasser, même si nous ne l’avons pas choisi pour cela. Il est donc primordial de bien choisir le type ou la race de chien qui va partager près de 10 ans de notre vie avant de vouloir l’affubler de l’étiquette du « dominant compliqué/ingérable ».

  • QUE SE CACHE T’IL DERRIÈRE LA PEUR DU DOMINANT

Les chiots qui inquiètent le + leur propriétaire, sont ceux qui font preuve d’assertivité.
Si on reprend la définition du terme « assertivité » c’est : la capacité à s’exprimer, à défendre ses droits, à s’affirmer.
En gros, ce sont ceux qui refusent de faire bêtement ce qu’on leur demande alors qu’il n’en ont pas envie et que ça ne nous arrange pas du tout.
Et ce sont donc souvent eux qui sont qualifiés de dominants, ou ceux qui répondent de manière défensive à un stimulus. (comportement menaçant, agressivité)
Et autant vous dire qu’à ce compte là, c’est une étiquette facilement applicable aux 3/4 de la population.
« Dominant » est surtout une étiquette fourre-tout, mais qui ne veut pas dire grand chose au final. Elle est souvent attribuée aux chiens qui ne sont pas « conformes » à nos exigences.

Ce qui se comprend parfaitement, c’est que l’on ne veuille pas que la relation entre nous et notre chien devienne catastrophique, mais ce n’est pas utile de chercher des signes partout que votre chien veut prendre votre place… Il ne la veut pas. Il ne saurait même pas quoi en faire…

Les chiens ne cherchent pas à dominer, il cherche simplement l’opportunité. Celle qui va en adéquation avec ce dont ils ont besoin (comme n’importe qui je dirais).
En grandissant, ils vont affirmer leurs envies et leurs besoins, et faire preuve de davantage d’autonomie. Les besoins changent et parfois, deviennent complètement incompatibles avec leur quotidien à la maison…
Cela fait partie du cycle de la vie ! Pour des questions de survie de l’espèce, on est pas censé rester dépendant de quelqu’un toute sa vie !

Si la majorité ont l’air relativement malléables durant les 1ers mois de vie car ils dorment énormément et sont en phase de découverte, cela ne veut pas dire que tout est  facile et qu’il n’y a rien à faire pour autant. Éduquer un chiot demande du temps, de la patience, et de la compréhension, (oui, m’ssieurs/dames, un individu en plein développement, c’est pas facile facile tous les jours, demandez à ceux qui ont des enfants!)
C’est même la période la plus importante de sa vie !
Et si vous partez déjà du principe qu’en donnant la main il va vous prendre le bras, vous partez sur une relation de méfiance qui ne vous mènera pas bien loin.

Avoir un chiot à la maison, c’est avoir un être qui a besoin d’apprendre, d’expérimenter et d’explorer.
Ce n’est pas utile de lui serrer la vis pour l’empêcher de vivre « au cas où il déborde ».
Ce sentiment d’insécurité vis à vis de cette peur du dominant amène souvent à un engrenage: Celui de chercher à renforcer son contrôle sur l’autre pour mieux se faire obéir, qui celui-ci amène à une rebellion par besoin d’affirmation de soi, qui amène davantage d’insécurité, qui amène à plus de contrôle et donc plus de rébellion, etc…

Cela dit, vous n’êtes pas non plus obligé de le laisser livré à lui même.
Il s’agit de trouver un juste milieu entre ses besoins et vos règles de vie.
Il n’y a pas de règles magiques ou universelles. C’est uniquement une question de cohérence entre vos besoins et les siens.

Passer des portes avant ou après lui, ne fera jamais subitement de vous un chef de quoi que ce soit, pas plus que manger avant ou après lui.
Et je ne vous parle même pas de ces mythes farfelues qui consistent à maintenir de force le chien sur le dos ou à le secouer par la peau du cou pour se donner l’air d’un dur à cuir qui ne rigole pas… Si vous souhaitez augmenter son niveau d’assertivité et couper court à une relation en pleine construction, vous ne pourrez pas faire mieux !
En revanche, lui apprendre à faire les choses calmement en lui apprenant à maîtriser son impatience et ses exigences (sans avoir à donner d’ordres de préférence – ce que l’on appelle des autos-contrôles), vous sera davantage utile si vous souhaitez un chien adulte équilibré.
Mais sachez cependant que ce sont la qualité des expériences qu’il a vécu depuis sa naissance, celles que vous allez lui faire vivre, son niveau de bien-être au quotidien (comblez ses besoins!!) et le type de relation que vous allez instaurer qui fera qu’il sera difficile à vivre… ou pas.

 

L’objectif premier pour éduquer son chien est d’apprendre à être un bon professeur !

Un chien ne devient pas subitement « dominant » avec ses congénères, avec des humains ou à la maison…
En revanche, il peut finir par montrer de vrais comportements gênants après avoir supporté pendant trop longtemps une situation qui ne lui convenait pas.

  • IL EST AGRESSIF / IL GROGNE

Pour ce qui concerne les comportements agressifs, il peuvent avoir plusieurs causes.
Grogner fait partie de la communication du chien, cela manifeste un mécontentement vis à vis d’une situation lié à la peur, la frustration, la protection, l’irritation, la douleur…. et sont les 1ers signes qui montrent qu’une situation est inadaptée et qu’il va falloir l’ajuster. Mais pas en punissant celui qui s’exprime.

N’oublions pas que les comportements de menaces peuvent aussi être appris par expérience: Un chien qui se fait crier dessus pour obéir plus vite ou qui reçoit des punitions physiques (considérées comme justifiées ou non) sera plus à même de répondre par la menace que celui qui apprend autrement.

Et plus insidieux encore, la menace ne ressort pas toujours là où on l’attend. Elle n’est pas toujours dirigé vers celui qui a menacé le 1er, mais se détourne ailleurs sur quelqu’un ou quelque chose d’autre. C’est ce que l’on appelle une agression redirigée.
Voilà pourquoi dans certaines familles avec enfants, ce sont les parents qui punissent et les enfants qui trinquent! Ce n’est pas une question de savoir si l’enfant est au dessus, en dessous, ou en transversal de la hiérarchie de jenesaisquoi, mais la réalité d’une facilité d’action pour évacuer des émotions fortes et d’un certain mal être.
Pensez-y avant de vous engager sur ce mode de communication!

Même si Rome ne s’est pas fait en un jour, ce sont les petits gestes et les apprentissages étapes par étapes qui vous amèneront à avoir un chien calme et à l’écoute si c’est majoritairement ce que vous souhaitez.
Alors, commencez par une chose simple: félicitez le verbalement à chaque fois qu’il a une attitude calme, qu’il est posé tranquillement, qu’il ne mordille pas, qu’il patiente et qu’il est détendu. Il y a une multitude de situation où il est possible de le faire.
Ne considérez pas cela comme une attitude normale, mais comme une attitude à lui apprendre pour qu’il la conserve dans le temps.


Mais oubliez cette histoire de dominant, ce n’est pas seulement son tempéramment qui fera de lui un chien difficile ou non, mais votre capacité à répondre à ses besoins et la cohérence de votre relation !